Humans of Food #12
Clara
Passionnée de cuisine et de pâtisserie
Je m’appelle Clara, j’ai 22 ans, je suis une amoureuse de la vie. Passionnée par la pâtisserie et la cuisine, j’ai commencé à faire mes propres gâteaux toute seule en CM2. Depuis 9 ans je fais des gâteaux au moins une fois par semaine, c’est une sorte de méditation pour moi. C’est un moment où je laisse passer mes pensées sans m’attarder dessus. C’est vraiment de la méditation, lorsque ça ne va pas j’ouvre le placard à pâtisserie, je prends de la farine, du sucre et Hop ! Je ne pâtisse pas forcément pour manger mais aussi pour faire plaisir et partager.
Est-ce que tu as un souvenir particulier lié à la cuisine de ton enfance ?
Un souvenir particulier… Je dirais que ma maman m’a très vite laissée la cuisine pour moi toute seule. Elle m’a très vite fait confiance et je la remercie pour ça. Elle me disait « Ok tu veux faire ça ! Alors donne-moi la liste de courses et je te laisse ! ». J’ai très vite fait des gâteaux pour les fêtes de village ou de famille. J’adore vraiment faire quelque chose de mes mains de A à Z. Créer. C’est aussi une certaine rigueur qui m’a plu tout de suite. J’ai lu les recettes et j’ai compris que je ne devais pas simplement la lire mais que cela demandait de la patience, du travail, de la technique. Cela m’a permis de me canaliser. J’étais une enfant qui pleurait beaucoup et la rigueur m’a permis de me détendre.
Lorsque je voyais les belles vitrines de pâtisserie ça mettait tous mes sens en éveil et je me disais « Je veux faire ça plus tard ». J’étais impressionnée ! La mousse, les textures, les couleurs… Je préfère les desserts généreux, les desserts à étage plutôt que les desserts à l’assiette qui sont moins conviviaux. Pour moi c’est le symbole de l’amour, du partage, du plaisir.
Je me souviens d’une pâtisserie qui m’a vraiment marquée quand j’étais petite. C’était à Baden-Baden, en Allemagne, on est passé devant le Café Koenig quand on se promenait en famille. Dans la pâtisserie il y avait de gros gâteaux à partager que je voyais depuis la vitrine. Le salon de thé et toute l’enseigne étaient particulièrement élégants en rose poudré. J’avais les yeux qui pétillaient. Mais elle n’était pas spécialement accessible pour nous financièrement à l’époque.
J’ai finalement eu la chance d’y aller il y a trois ou quatre ans. On a été servies dans le salon de thé, j’étais comblée et c’était le sentiment que je voulais partager à travers ma pâtisserie. Cela m’a confortée dans le choix de mes études.
Quels sont les ingrédients phare de ta cuisine ?
Dans ma cuisine, je pars des légumes comme base et ensuite j’ajoute des choses à côté. Je mets des céréales et de temps en temps je mets un peu de viande. J’aime la cuisine traditionnelle.
Pour la pâtisserie, je choisis soit la gourmandise à base de chocolat et de fruits à coque, soit la fraîcheur à base de fruits de saison. Cela dépend vraiment des personnes à qui je propose un dessert, mais aussi du moment de la dégustation. (fin de repas ou goûter)
Personnellement, j’adore la forêt noire, c’est le premier gros gâteau à partager que j’ai fait. J’utilisais les cerises que mes grands-parents avaient récoltées et mises en bocaux. C’était les produits de ma famille. J’aime particulièrement bien l’alcooliser et associer l’acidité des griottes et la sucrosité des cerises noires entre la crème montée et les couches de génoise au cacao.
Est-ce qu’il y a un plat ou une cuisine en particulier qui t’a déjà fait voyager ?
Je suis assez classique dans ma cuisine, qui est généralement française car j’ai grandi avec.
J’ai toujours voyagé en France, je suis amoureuse du terroir français très riche et varié. C’est seulement avec mon arrivée aux Petites Cantines que j’ai découvert des recettes du monde.
En m’installant sur Strasbourg j’ai été surprise par la variété des restaurants, je garde en tête l’un des derniers restaurants que j’avais fait avant le 2ème confinement : c’était un restaurant indien ! Je n’avais jamais mangé autant d’épices en une soirée, l’équilibre était parfait, et la cardamome en dessert m’avait surprise.
Selon toi, est-ce que la cuisine peut créer des liens entre des personnes qui viennent d’horizons divers ?
Je suis en plein dedans avec mon travail. Je pense à Shadi, un chef syrien connu grâce à Stamtish. Je l’ai trouvé vraiment touchant et je ne sais pas si on aurait eu l’occasion de se rencontrer s’il n’était pas venu aux Petites Cantines. On a échangé des techniques et des astuces. Il revient ce dimanche et ça me fait très plaisir de le revoir. J'espère pouvoir transmettre ce que je sais.
Je dirais que j’ai aussi pu créer des liens avec les convives aux Petites Cantines. Notamment grâce à des saveurs que l’on aime bien. On va en discuter, on va échanger des recettes, pour finalement trouver des centres d’intérêt commun autour de la cuisine.
Selon toi, est ce que la cuisine permet de transmettre des pratiques, des traditions ou encore des héritages culturels ?
Absolument. On est tous contraints de manger. C’est une belle contrainte ! Ainsi lors d’un voyage, c’est une des premières choses que l’on va découvrir et c’est aussi comme ça que l’on découvre la culture du pays.
En famille le moment du repas est sacré, nous avons toujours essayé au maximum d’être disponibles pour partager ce moment ensemble. Pas de téléphone à table non plus ! Ce qui fait qu’aujourd’hui je m’excuse même lorsque je décide de dîner seule sans mon copain par exemple.
Avec qui préfères-tu cuisiner ?
Avec moi-même je crois (rires). Je préfère cuisiner seule, c’est le moment où je n’ai pas besoin de diriger, pas besoin de parler ; ça permet de me détendre et d’être dans ma bulle.
Signé : Juliette Donnarumma
Photos : Juliette Donnarumma